Poèmes de « Se llamará piedra, © Sudaquia Editores 2021
Traduction par Miguel Ángel Real
SIN POEMA
No encuentro ese poema
lo busqué a la entrada del circo
en la contemplación de las figuras humanas
los rostros sin su mundo mágico
El caballo del ajedrez de Alicia no lo guarda en sus maravillas
Las mil y una noches no me fueron suficientes
necesito a mi Dios más grande que todo
no quiero convertirme en estatua de sal todas las mañanas
al mirarme la espalda
No encuentro ese poema
lo sentí regresar a la infancia de Borges
sin su alma presa, tan cóncava
No lo han visto en el eclipse rosa
tampoco en el cristal que guarda mi pasado
ni en el jardín que se llenó de maleza
No encuentro ese poema
el espejo absorbe mis palabras.
SANS POÈME
Je ne retrouve pas ce poème
je l'ai cherché à l'entrée du cirque
dans la contemplation des figures humaines
les visages sans leur monde magique
Le cavalier du jeu d'échecs d'Alice ne le retient pas dans ses merveilles
Les mille et une nuits ne m'avaient pas suffi
j'ai besoin de mon Dieu plus grand que tout
je ne veux pas devenir une statue de sel chaque matin
en regardant mon dos
Je ne retrouve pas ce poème
je l'ai senti retourner à l'enfance de Borgès
sans son âme prisonnière, si concave
On ne l'a pas vu lors de l'éclipse rose
ni dans le cristal qui garde mon passé
ni dans le jardin qui s'est rempli de broussailles
Je ne retrouve pas ce poème
le miroir absorbe mes mots
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EN LA FRONTERA
Para los inmigrantes
En la frontera existe el insomnio de las diferencias
la muerte sin sentido
la línea opaca en las manos de sus habitantes
un café
la mujer recién parida
una mirada a todas partes del infinito claro
un camino insospechable
exilio a grito herido
llanto del verbo
allá en la frontera.
SUR LA FRONTIÈRE
Pour les migrants
Sur la frontière il existe l'insomnie des différences
la mort qui n'a pas de sens
la ligne opaque sur les mains de ses habitants
un café
la femme qui vient d'accoucher
un regard partout vers l'éclaircie infinie
un chemin insoupçonnable
exil à cor et à cri
larmes du verbe
là-bas sur la frontière
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Fermina Ponce
(Bogotá, Colombie, 1972). Ses recueils Al desnudo et Mar de (L)una, ont obtenu une mention d’honneur des prix ILBA 2018 (International Latino Books Awards) et ILBA 2019, respectivement. Ponce aborde des sujets universels: elle parle de la nature humaine et ses dualités, y compris les maladies mentales, comme dans son livre Poemas SIN NOMBRE. Elle a publié deux nouvelles chez MAGMA editorial en 2019, “René” et “From Pilsen with Love”. Elle fait partie de Féminas Antología de infidelidades y mentiras escritas por mujeres (Ars Communis, 2021). En 2020 elle est nommée « Diputada Poeta Laureada » à Aurora, Illinois, où elle habite. Elle fut nommée au Prix « Los 22 más » par le Consulat Colombien à Chicago en 2017, dans la categorie de culture, pour son travail dans le secteur de Chicago. Certains de ses poèmes ont été traduits en français par Miguel Angel Real et publiés dans la revue en ligne La Piraña, México. https://www.piranhamx.club/index.php/pages/la-estancia-del-escriba-2/le-piranha-transoceanique/1114-fermina-ponce-traduction-par-miguel-angel-real