Notre ami Miguel Angel Real vient de publier aux éditions Douro (Collection Poésie au présent) son recueil « Les Rébellions inutiles», dont voici trois extraits…
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Face aux questions, un trait, encore un trait. L’instant où le papier absorbe l’encre. Un éclat, un éclair, un froissement léger pour faire mentir à la fois le silence et le vacarme. Et sans au-delà, voir.
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Nul besoin de Création. L’admiration ne naît pas du mensonge des majuscules mais de la rébellion des questions. Quelle est la couleur de l’harmonie d’un jour d’été ? Dieu est prétexte et prétention d’éternité. Vue figée. On s’apitoie, on remplace le néant nécessaire par un néant psalmodié et on veut nous le faire boire : enluminure liquide transformée en lest pour rendre coupable l’ombre de n’être qu’une ombre. Mais la présence de toutes les inerties est un rappel pour t’aimer car je sais changer la fragilité du bois en espoir sans avoir recours au métronome irréfléchi des litanies. J’écris à l’ombre d’un arbre et j’avance quand les trèfles piétinés me suffisent. Je réfute la transcendance d’argile sèche du rite : seule compte la recherche du sens. Le bruit du vent dans les feuilles me fait penser à la pluie et me soulage, tout comme la candeur de la matière : une goutte d’huile dans l’eau bénite.
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Parmi les souvenirs, celui d’avoir admiré les possibilités d’une parole. S’être inscrit dans une recherche qui n’a aucune origine, sauf celle de notre capacité à apprendre à respirer dans la versatilité des traits pour y voir des châteaux et des volcans, des masques blancs et des colonnades impossibles, afin de retracer sans cesse les contours d’un monde qui a la vertu de nous échapper.
Miguel Angel Real © Editions Douro
Miguel Angel lira des textes tirés de son recueil le dimanche 27 février à 11h30 à la librairie La Pluie d’été à Pont-Croix et le vendredi 11 mars à 18h30 à la librairie Les Métamorphoses à Douarnenez. Je serai à ses côtés pour ce beau partage poétique.
Jean-Jacques Brouard