Traductions – Jesús Cárdenas



Poèmes de Desvestir el cuerpo, Lastura, 2023

Traduction par Miguel Ángel Real



Esto que ves soy yo,
amor por las palabras,
esperanza en lo que sucede
cuando pronuncio o digo.
En realidad, una entrega
en un sobre que debe abrirse.

Ahora mismo habita en la penumbra
en espera de sentarse a tu lado.

Este es mi cuerpo.


Ce que tu vois, c'est moi,
l'amour des mots,
l'espoir dans ce qui arrive
quand je prononce ou je dis.
En réalité, une livraison
dans une enveloppe à ouvrir.

Pour l'instant, il demeure dans la pénombre
en attendant de s'asseoir à côté de toi.

Voici mon corps.



***


Una parte de mí cae en tus manos;
demolición probada lo que lees.

Espejo de nosotros, la palabra,
la promesa, esta página de lluvia,
la luz por la que nuestra alma se estrena.

La liviana escritura de la carne,
reparando en sus trazos más oscuros,
nos arroja al vacío de la tierra;
equilibrio imposible y deslumbrado.

En esta página: un reflejo limpio
de preguntas y deseos devueltos,
o, tal vez, estación de encrucijada.

Sólo queda trazar el derrotero.




Une partie de moi tombe entre tes mains ;
démolition avérée ce que tu lis.

Miroir de nous-mêmes, le mot,
la promesse, cette page de pluie,
la lumière par laquelle notre âme se déploie.

L'écriture légère de la chair,
s'accrochant à ses traits les plus sombres,
nous jette dans le vide de la terre ;
équilibre impossible et ébloui.

Sur cette page : un reflet net
de questions et de désirs retournés,
ou, peut-être, une saison de carrefour.

Il ne reste plus qu'à tracer le cap.





***



Poco a poco se va desvaneciendo
el dolor en la niebla de diciembre,
todo el dolor impregnado en la carne.
Nadie vendrá.

Tu misma soledad te abriga.
Tú eres tu propio frío.
La nieve con su alfanje
va enterrando los rostros y los nombres.

Respira hacia adentro.

Ya no extiendas tus manos
en señal de amparo. Ningún clavo
o tabla consistente a la que asirte.

Nadie vendrá a tu puerta.



Peu à peu, elle s'estompe
la douleur dans le brouillard de décembre,
toute la douleur imprégnée dans la chair.
Personne ne viendra.

Ta solitude même t'abrite.
Tu es ton propre froid.
La neige avec son alfange
enterre peu à peu les visages et les noms.

Respire vers l'intérieur.

Ne tends plus tes mains
en signe de protection. Pas de clous
ou de planche solide à laquelle s'accrocher.

Personne ne viendra à ta porte.



***



Jesús Cárdenas (Alcalá de Guadaíra, Espagne, 1973) est diplômé en Philologie Hispanique par l’Université de Séville. Master Universitaire « Formation et Recherche Littéraire et Théâtrale dans le Contexte Européen ». Il travaille en tant que professeur de Langue et littérature espagnoles. Il anime des ateliers de création poétique dans des bibliothèques, des universités et dans d’autres institutions. Il participe dans plusieurs revues reconnues, (papier ou en ligne). Certains de ses poèmes ont été traduits en roumain, bable, italien et anglais.
Il est l’auteur des recueils suivants: Algunos arraigos me vienen. Diputación de Sevilla (Séville, 2006), La luz de entre los cipreses. Ediciones en Huida (Séville, 2012), Laberintos sin cielo. Accessit du V Concours de Jeune Poésie “Florencio Quintero” 2012. Guadalturia (Séville, 2012), Mudanzas de lo azul, Ediciones Vitruvio (Madrid, 2013), Raíces de ser. Premier prix du VI Concours de Jeune Poésie “Florencio Quintero” 2013. Guadalturia (Séville, 2013), Después de la música. Cuadernos del Laberinto (Madrid, 2014), Sucesión de lunas. Anantes (Séville, 2015), Los refugios que olvidamos, Anantes (Séville, 2016), Raíz olvido (illustré par Jorge Mejías), Maclein et Parker (Séville, 2017) et Los falsos días (Alhulia, 2019).
Il est le rédacteur en chef de la rubrique de poésie du site Culturamas.
Il a obtenu le premier prix du concours littéraire Villa de Marchena "Memorial Rosario Martin" , dans sa catégorie d'essais. (2018, 2019).

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