Vincent Puymoyen – Crépuscules déglingués

Photographie : A. Rivière Kéraval

NO MORE HELIOS

Au-dessus de l’horizon danse
un soleil diminué
burlesque en son défi
hirsute et pitre
décoloré – vrai punk
de dernière génération
la guitare désaccordée du fifre
ébouriffé déchaîne des riffs
de refrains lamentables
de rage et de révolte

Dans un roulement de barillet
s’élève une gerbe d’étoiles brillantes
le percuteur retombera-t-il
sur la planète explosive
qui t’emportera loin ?
ou s’enrayera-t-il dans la boue galactique
avec les rêves effondrés

(Dans ma bouche de sépulcre
la langue est mon lit d’hôpital
Sur l’ardoise serpente
la trace de mon comique passage
ces mots qui me signent et qui me saignent
ces mots qui sèchent et qui s’effacent
et de moi plus rien ne reste
hors l’unique graffiti) 



FIN DE CIVILISATION

Les repas du dimanche
Les repas du dimanche
Les repas du dimanche
Les repas du dim.
Les repas d.
Les rep.
Les r.


CES FEUILLES QU’ON ABAT

Par poétique opération
la feuille tombée de l’arbre
(morte dit-on)
redevient dans ta main
la carte à jouer
vibrante dans le vent
quand tu l’abats
elle renverse la table
et assomme la forêt

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