CE QUI N’EST PAS POETIQUE
La banalité de la vénalité.
Affirmer haut et fort que la poésie a déjà tout dit.
Vouloir forger encore et encore des ancres et négliger la légèreté des alliages.
Oublier les mots, s’éloigner des mots, mépriser les mots.
S’insurger devant le mouvement de l’oralité qui nomme et rafraîchit.
Le mensonge. Mais prétendre qu’un cheval puisse être orange est par contre un moyen désespéré de vouloir sauver le monde.
L’impatience.
Le silence maladroit d’éminents philologues quand ils ne parviennent pas à trouver les mots qui conviennent pour dire à leurs enfants qu’ils les aiment.
Les circonlocutions qu’ils trouvent.
Ces dieux qui, face à nos questions, ne peuvent nous offrir que des réponses.
Les frontières.
L’ignorance exhibée comme une révolte.
Les impulsions électriques que l’on efface aisément ; les messages et les voix dissous d’un simple geste qui encense la négation de la pérennité.