Como el río me siento, frío hilván de la nada,
como las ramas que lo imaginan, embalsamadas de niebla.
Como el aire, cargado de humedad y ebrio
de tormentas que no llegarán al campo.
Como el mar, que indiferente y proverbial
recuerda su letanía a las voces que se creen eternas.
La tarde se desliza apenas: puerta de pesados goznes
aplastando las horas, fuego fatuo ante tu ausencia.
No hay nadie en las calles pero yo te acompaño.
Son la bruma y el puerto parte de mi aliento
y las siluetas sin forma se mecen en las esquinas.
Avanzando a tientas me deshago del eco
que empapaba mi abrigo
pero camino sobre esponjas y líquenes sordos
y soy incapaz de oír mis propios pasos.
De nuevo me pierdo al cruzar las armas
con los esbozos tenues que pinta la tarde.
ω
L’après midi porte un nom de peintre
Comme la rivière je me sens, froide faufilure du néant,
comme les branches qui l’imaginent, embaumées de brume.
Comme l’air, chargé d’humidité et ivre
de tempêtes qui n’atteindront pas les champs.
Comme la mer, qui indifférente et proverbiale
rappelle sa litanie aux voix qui se croient éternelles.
L’après-midi glisse à peine: porte aux gonds pesants
écrasant les heures, feu follet face à ton absence.
Il n’y a personne dans les rues mais je t’accompagne.
Le brouillard et le port font partie de mon souffle
et les silhouettes sans forme ondulent aux coins des rues.
Avançant à tâtons je me défais de l’écho
qui imbibait mon manteau
mais je marche sur des éponges et des lichens sourds
incapable d’entendre mes propres pas.
De nouveau je me perds à croiser les armes
avec les esquisses ténues que peint l’après midi.
Miguel Angel Real