La nuit était blanche
À deux pas des voix de la mer
que l’on ne voyait pas
un Cheval Ailé langue offerte
traversait la lande verte
noire et tellurique
harnaché de tes yeux de tes hanches
de tes cheveux de Voie lactée
de ton mors amer
Au bord de ses lèvres brûlantes
un baiser pas encore donné
au jardin d’agapanthes
palpitait à la tombée du vent
en touffeurs orgasmiques
sous la lune rousse
Baiser-papillon nocturne d’un rêve frémissant
abouché à l’aber de ton antre
au triangle obscur de ton ventre
dans l’humidité chaude sombre et douce
de la nuit nostalgique
qui se dit à mi-voix
Gérard Camoin