Nous vous proposons aujourd’hui trois poèmes de Fabien Sanchez, lus par l’auteur et traduits en espagnol par Miguel Angel Real
Dehors
Parmi
La vigueur et les chalands.
Dedans
Mis par
Terre
Et au repos,
Infusion plus qu’effusion
Relaxin’ at Camarillo
Par Joe Henderson
Cette ville manque de sommeil et d’Alice
Je violente la nuit éveillée
Je réveille les douceurs diurnes
A la croisée de tout
Entre deux nuits,
La solitude hésite,
Comme l’enfant entre deux rues,
Et l’erreur devant un seul chemin.
Afuera
Entre
El vigor y los clientes.
Adentro
En el
Suelo
Y en reposo,
Infusión más que efusión
Relaxin’ at Camarillo
Por Joe Henderson
A esta ciudad le falta sueño y Alicia
Violo la noche despierta
Despierto las dulzuras diurnas
En la encrucijada de todo
Entre dos noches,
La soledad vacila,
Como el niño entre dos calles,
Y el error ante un solo camino.
Ainsi de moi
Je voudrais m’atteindre
Ailleurs
Qu’au fond
De mon attente
Cette attente
Tour à tour
Soucieuse ou modérée
Qui fut le tempo
De ma vie.
Il n’y a rien
A attendre
Derrière
Cette attente
Le bien
Serait de m’en
« Délivrer »
On en revient toujours ainsi
A ce dernier recours,
Peut-être le premier,
Le « secours ».
Así de mí
Me gustaría alcanzarme
En otro lugar
Que en el fondo
De mi espera
Esta espera
A veces
Preocupada o moderada
Que fue el tempo
De mi vida.
No hay nada
Que esperar
Detrás de
Esta espera
Lo bueno
Sería
« Librarme » de ella
Siempre se regresa
A este último recurso,
Quizás el primero,
El « rescate ».
Le mal d’aucun pays
Au Havane.
Mahdi gratte avec une pièce
sa grille de jeu d’argent,
le dos fourbu, je sirote un soda.
David le serveur voltige de table en tables.
La vie bat son plein dans la rue Belgrand.
Ces instants où l’on préfère
la brise de son propre silence
plutôt que de briser le silence
Si je souffre d’un mal
ce n’est pas celui du pays
mais de (re)visiter en moi
des régions trop connues.
Aux abords rassurants d’aucune errance.
Echar de menos ningún lugar
En el Habana.
Mahdi rasca con una moneda
su tarjeta de juego de dinero,
con la espalda molida doy un sorbo a un refresco.
David, el camarero, hace acrobacias de mesa en mesa.
La vida está en pleno apogeo en la calle Belgrand.
Esos momentos en que uno prefiere
la brisa del propio silencio
a romper el silencio
Si sufro de algún mal
no es el de echar de menos mi tierra
sino el de (re)visitar en mí
regiones demasiado conocidas.
En las tranquilizadoras afueras de ningún vagabundeo.
Fabien Sanchez est un écrivain (poète, romancier, nouvelliste,) né en 1972, originaire de Montpellier et qui vit à Paris depuis 1996.
Il se plait à boulevarder dans cette ville quand il ne va pas se recueillir au cimetière du Père Lachaise proche duquel il habite.
Auteur de recueils de nouvelles et de romans tels que « Le sourire des évadés » qui fut en lice pour le Goncourt du premier roman en 2015, il collabore à de nombreuses revues littéraires internationales. Il est aussi poète. On lui doit à ce titre cinq recueils, aux éditions La Dragonne, Al Manar, Les carnets du dessert de lune…
Il mène de front une vie littéraire et une littérature qui évoque sa vie, mais l’intéresse avant tout ce qu’il théorisa sous la formule de « provinces des sentiments quand elles deviennent des capitales ».
Pour lui, écrire consiste à recoller les morceaux devant l’énigme de ce qui s’est cassé.
De même tente-t-il d’arracher sa part d’ombre à ce que l’ombre a autrefois caché dans son indicible clarté.
C’est parce-que l’écriture le libère, qu’il est enchaîné à elle.
Sa profession de foi, s’il devait en avoir une, rejoint le propos de François Mauriac qui disait de lui-même qu’il était un métaphysicien qui travaille dans le concret.
Bibliographie
Editions La Dragonne
2006 – Chérie, nous allons gagner ce soir (nouvelles)
2009 – Ceux qui ne sont pas en mer (nouvelles)
2012 – J’ai glissé sur le monde avec effort (poèmes)
2014 – Le sourire des évadés (roman)
Sélection Goncourt premier roman 2015
2018 – Un train est passé (roman)
Editions Les carnets du dessert de lune
2016 – Dans le spleen et la mémoire (poèmes)
Editions Al Manar
2017 – Jours de gloire (nouvelles)
Illustration Jean Michel Marchetti
Editions Tarmac
-
– Les illusions des vivants / L’orage innocent (poèmes)
Editions La P’tite Hélène
-
– La marque impure (poèmes)
Illustration Jean Michel Marchetti
Editions de Collection « Les Plaquettes » de la revue A L’INDEX
2021- Derrière le porte étroite (suivi de) Jusques aux bords
(Poèmes)
Parutions de textes (poèmes, nouvelles, pensées…) dans les revues :
A L’Index, Souffles, Gustave Magazine, Revista Altazor (Revue chilienne de poésie), Traversées, Harfang, Le cafard hérétique, Lichen, La main millénaire, Poésie première, FPM (revue des éditions Tarmac), Revue rue Saint Ambroise, Revue des Archers, Microbes, Bleu d’encre, Schnaps, Impro-Jazz, Traction – brabant, La Pirania (Revue mexicaine), Oupoli (Ouvroir de poésie libre), …
Le livre pauvre (Deux exemplaires, avec des dessins de Jean-Michel Marchetti)
Dehors, recueil collectif aux éditions Janus.