Horripilation
mes ongles griffent les pallaques dans les tunnels gris
et leur plaisir déferle jusqu’à la forêt de
Frelighsburg
les plaques d’acier du samedi suivant
cachent des photos de lésions histologiques
et la nourriture destinée à l’instant précis
un découpage livide truffé d’endroits secrets
et de ferraille
indique la suite des machines inutilisables
mes tempes argentées comme de modestes insignes
dans le morcellement de l’aube sans soleil
morne silence partout
devant l’usine sans dessus dessous
bloquée de pièces métalliques sans aucune couleur
j’ai le visage défait du cuistre
devant les mosaïques monochromes
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De haut en bas
nous entendons les appels
de 30 millions de silences
du haut du plein jour
quand nos pieds avancent
vers le vide insondable
le vertige n’a pas de prix
toi et moi au bord du gouffre
à construire nos vies
qui menacent de chuter
nous ne pouvons pas tout
laisser tomber à prix d’or
30 millions de fois de suite
quelqu’un nous observe
au bas de la faille grande
ouverte comme une plaie
en plongée dans cette
fracture ouverte jusqu’au fond
de notre précieuse richesse
l’écho de notre petite voix
intérieure qui près de la tour
de notre isolement survit
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Simon A. Langevin vit et écrit à Québec. Il est auteur aux éditions Lpb, affiliées à la revue de poésie et de littérature La page blanche. Il y a récemment publié un roman: Faune, ainsi qu’un recueil de poésie: Cafard. Depuis peu, il est aussi responsable du comité de lecture de ces mêmes éditions.