Poèmes de Un fragmento de eternidad (Editorial Germanía, 2014)
Traduits par Miguel Ángel Real
REFUTACIÓN A ADORNO
Después de Auschwitz,
infierno entre las flores de Polonia,
donde la Muerte cabalgaba desbocada,
inmisericorde, irracional, rencorosa,
y donde se hacinaba la esperanza
en el día de la liberación.
Después de Auschwitz
se escribe poesía
como un acto de civilización
contra la sumisión y la barbarie
para saber que el tiempo sólo lame
las heridas superficiales,
y que el olvido engendra errores.
Después de Auschwitz
se escribe poesía
para decir con eco inextingible
que la muerte no es la única salida.
REFUTATION D'ADORNO
Après Auschwitz,
enfer parmi les fleurs de la Pologne,
où ma mort chevauchait débridée,
implacable, irrationnelle, rancunière,
et où s'entassait l'espoir
le jour de la libération.
Après Auschwitz
on écrit de la poésie
comme un acte de civilisation
contre la soumission et la barbarie
pour savoir que le temps ne lèche
que les blessures superficielles,
et que l'oubli engendre des erreurs.
Après Auschwitz
on écrit de la poésie
pour dire avec un écho inapaisable
que la mort n'est pas la seule issue.
***
SCHUBERT PARK
Entonces se hizo el silencio.
Fue un día de marzo, en Viena,
el año mil ochocientos veintisiete.
Ludwig van se encontraba en el piano
componiendo su décima sinfonía,
cuando la nada le dijo al oído:
la música ha terminado.
Y esos últimos compases
se perdieron en la noche
como una oda a la tristeza.
Ahora sólo se escucha el
allegro
del viento que mece los cipreses
en Schubert Park.
SCHUBERT PARK
Alors le silence se fit.
Ce fut un jours de mars, à Vienne,
en mille huit cent vingt-sept.
Ludwig van se trouvait au piano
à composer sa dixième symphonie,
quand le néant lui dit à l'oreille :
la musique est finie.
Et ces dernières mesures
se sont perdues dans la nuit
comme une ode à la tristesse.
Maintenant on n'entend que l'allegro
du vent qui berce les cyprès
dans Schubert Park.
Gregorio Muelas Bermúdez (1977). Diplômé en histoire par l’université de Valence (Espagne). Il a suivi des cours de doctorat dans le département d’histoire contemporaine. Il est spécialiste de l’enseignement de la langue et de la littérature espagnoles à l’université européenne Miguel de Cervantes.
Il travaille comme critique littéraire dans plusieurs publications numériques et imprimées, telles que Quimera, Paraíso, Achtung !, Estación Poesía, El coloquio de los perros, Mundiario, etc. Il est codirecteur et éditeur de CRÁTERA Revista de crítica y poesía contemporánea, membre du conseil d’administration de l’Association valencienne des écrivains et des critiques littéraires (CLAVE) et du comité de rédaction du site web Todo Literatura.
Il a publié des travaux de création et de recherche littéraires dans des revues culturelles et universitaires en Algérie, aux États-Unis, en Colombie, au Mexique, à Porto Rico et en Roumanie, et a été traduit en allemand, en anglais, en portugais et en roumain. Il a publié les recueils de poésie Aunque me borre el tiempo ( 2010), Un fragmento de eternidad (2014) et Estado de Acedia (2019) ; le recueil de scénarios de films Cuando la aurora le hable al tiempo ( 2011) ; les recueils de haïkus La soledad encendida ( 2015 et 2021) et A la luz de la flor del almendro (2017), ainsi que le recueil de critiques et d’essais Polifonía de lo inmanente. Apuntes sobre poesía española contemporánea (2010-2017) (2017). Il a également participé à plusieurs anthologies internationales, telles que Cartografías de Orfeo. Antología de joven poesía valenciana (Isla Negra, Porto Rico, 2014).
Il a publié chez Olé Libros les romans historiques El primer tetrarca ( 2021) et Caos I. El águila y la cruz (2023).