Anne-José Lemonnier, in memoriam

La poète Anne-José Lemonnier vient de nous quitter. En sa mémoire, OuPoLi publie aujourd’hui avec émotion la traduction de quelques uns de ses poèmes, que Miguel Angel Real avait réalisée pour la revue mexicaine La Piraña en 2021.

Poemas de “Au clavier des vagues”, Ed. Diabase 2020

Traducción de Miguel Ángel Real

Soledad de Iroise*

El mar medita en azul

su soledad de ser el mar

tan contemplado tan abandonado

con horas que regalan

para nada

su obra maestra

Dichoso aquel

que sabe responder

a la cita

jamás fijada de la luz

Solitude d’Iroise

La mer médite en bleu

sa solitude à être la mer

si contemplée si délaissée

avec des heures qui offrent

en pure perte

leur chef-d’oeuvre

Heureux celui

qui sait répondre

au rendez-vous

jamais fixé de la lumière

* se denomina “Mar de Iroisela parte del Océano Atlántico que bordea el extremo occidental de Bretaña, en Francia.

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Historia de una amistad

El día de la primavera

respondes al saludo

de los narcisos en la veranda

con los ojos imantados por la playa

o por el jardín que se vuelve

la historia de una amistad entre las flores

Caminas

por las playas y los acantilados

para acoger con mirada plena

la luz nueva

y preguntarle

a cada lugar amado

cómo vivió el invierno

frente a las hordas salvajes del viento

Sueñas con un poema

que se abrace a la fidelidad del tiempo

Histoire d’une amitié

Au jour du printemps

tu réponds au salut

des jonquilles sur la véranda

les yeux aimantés par la plage

ou par le jardin qui devient

l’histoire d’une amitié entre les fleurs

Tu marches

sur les grèves et les falaises

pour cueillir à plein regard

la lumière nouvelle

et demander

à chaque lieu aimé

comment il a vécu l’hiver

aux hordes sauvages de vent

Tu rêves d’un poème

qui épouse la fidélité du temps

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En la mano

en los ojos del pintor

el tiempo se lo llevó todo

eventos

y sentimientos

para volverlos azul

No hubo más dolor

sino azul

No hubo más belleza

sino azul

No hubo má muerte

sino simplemente azul

Dans la main

dans les yeux du peintre

le temps prit toute chose

événements

et sentiments

pour en faire du bleu

Il n’y eut plus de douleur

mais du bleu

Il n’y eut plus de beauté

mais du bleu

Il n’y eut plus de mort

mais simplement du bleu

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Emoción de brumas

Consciente

le queda septiembre

para ser verano

el de los contemplativos

y los caminantes

el azul se modula con brumas

que acentúan la emoción

y el ejercicio de la mirada

El paisaje regresa

a su soledad

a toda prisa

con amplias mareas

La inmensidad salvaje despliega

el silencio inherente a su belleza

Émotion de brumes

Conscient

il lui reste septembre

pour être l’été

celui des contemplatifs

et des marcheurs

le bleu se module de brumes

qui accentuent l’émotion

et l’exercice du regard

Le paysage retourne

à sa solitude

à grands pas

à grandes marées

L’immensité sauvage déploie

le silence inhérent à sa beauté