Arnaud Rivière Kéraval – L’ambroisie

Photographie : A. Rivière Kéraval

L’ambroisie se dessèche
remonte un peu la sève
sous les échalas du vide
une vraie diva
pourtant tu le sais
les corps les champs le bleu
ne reviendront plus
dès lors c’est de loin que tu les frôleras
dans le simulacre du clandestin scrutant leur acmé
dans le chahut de leurs certitudes
lorsqu’ils animent devant toi un linge fendu
soulève toujours tes cils affolés
les ventricules s’impatientent de concert
vestige éloge ou cendre homélie ?
ah ! les garçons de velours
ils te toisent
de leurs fausses vérités attendrissantes
et le temps élégiaque qui croit leur donner raison
hier encore au bord de la rivière
ils pêchent de métal
le plongeon et l’asymptote tranchent l’audace et l’idéal
reflet de l’ardeur sur l’asphalte comme l’onde
de ta chair prête à s’éprendre
mais ne saurait renaître vers
un autre ciel qu’ils s’empresseront d’émouvoir
sur le fil tendu malgré toi malgré la soif
tu les auras bien devancés

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