
Photographie : A. Rivière Kéraval
Les papillons de nuit dans la lumière
sur le mur je les épingle au cœur
leurs sourires n’ont pas de mots
au vu des ganglions qui se cabrent
un à un je reconnais leurs visages
de longs visages bleus sur lesquels
j’ai promené mes yeux d’arpenteur
soulignant les reliefs les rides
aujourd’hui souvent je les croise
mes beaux visages d’antan
que j’ai aimés loin du sort
et des déconvenues
mais je ne m’arrêterai pas
au comptoir des crève-cœurs
l’entomologiste les dissipe
d’une simple rainure
aux premières lueurs
comme ce noctambule dans la rue
qui m’accorde un sourire impudique
prélude d’une prochaine brûlure
oui je serai choyé entre le noir et l’incendie
à la faveur de la brise
oui ce jour-là
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Parc Monod en hiver
la ville dans les souliers
les mobiles s’emparent des accrocs
de l’usure
de l’usurpation
la vie à ne plus savoir qu’en faire
le diktat de la journée
fendre dans l’intervalle
la rambarde qui contourne les fontaines
une vasque pour tout logis
scaphandre refuge
et ne plus entendre
les coups de marteau de la Sixième
bilan d’un électrocardiogramme
apeuré
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Le macadam est de sortie
étrangle le venin
il finira bien par tarir
l’annonce d’un festin d’équinoxe
victuailles de plaisirs le phénix en vitrine
ainsi fusent les pensées de l’inassouvi
de quoi attendre
rien ne se passera comme prévu
Arnaud Rivière Kéraval (@arnaud.riviere.keraval) • Photos et vidéos Instagram