Poèmes de “Frost (Escarcha)”. ©Ed. Abismos del Suroeste, 2020
Traduction par Miguel Ángel Real
primeras dudas
no sé cómo empezar aunque prometo
hallar algún principio una partícula
un corolario de nada o de todo
un algo alguna cosa
un verso una pregunta una mentira
encontrar un preludio interesante
para después seguir con lo vulgar
(otra intención sería pretenciosa)
dormir en el envés de la mirada
la piel el resplandor la carantoña
caminar
a paso de tortuga (o caracol)
con la seguridad del ser que se disfruta
del ser que se desvive
se desvive y descifra
su existencia su palio su mitad
frecuentar el recuerdo
y borrar las preguntas maldicientes
no sesgando la duda y su virtud
sino mirando arriba y adelante
definido el silencio (aquel dolor)
comprendida la fobia
moliendo con las manos hojas secas
echando al vuelo su intrigante polvo
premiers doutes
je ne sais pas comment commencer mais je promets
trouver un commencement quelconque une particule
un corollaire de rien ou de tout
une chose quelconque
un vers une question un mensonge
trouver un prélude intéressant
et ensuite devenir vulgaire
(une autre intention serait prétentieuse)
dormir sur l’envers du regard
la peau l’éclat le câlin
marcher
à la vitesse de la tortue (ou de l’escargot)
avec la sécurité de l’être qui jouit de lui-même
de l’être qui se dévoue
qui se dévoue et qui déchiffre
son existence son pallium sa moitié
fréquenter la mémoire
et effacer les questions médisantes
sans biaiser le doute et sa vertu
mais en regardant vers le haut et vers l’avant
une fois défini le silence (cette douleur)
une fois la phobie comprise
en broyant des feuilles sèches avec les mains
en faisant voler leur poussière intrigante
genealogía de Ícaro
los rascacielos
sitúenlos a la derecha
en la línea de costa
el mar
a su merced
yo por mi parte
fiel a mi vocación
escojo el vuelo
généalogie d’Icare
les gratte-ciel
placez-les sur la droite
sur le littoral
la mer
à votre guise
pour ma part, moi
fidèle à ma vocation
je choisis de voler
…al vuelo…en el instante…de pasada… (sin papel y plasmado en el portátil)
…dos miradas se cruzan…
…ya no se dicen nada…
…dos amantes se escrutan…
…la carne descarnada…
sobrevuelan cuchillos se mezclan con la lluvia aparece la luz
más oscura a la luz más tediosa a la luz más hermosa a la luz
más bello que el vacío no es la sombra ni mirar con la luz que te otorgaron
más bello que el vacío está el amor requiebro de la luz y delicioso
sereno y delicioso…………..la carne………….descarnada…………..
d o s a m a n t e s s e m i r a n
ya no se dicen nada
está la luz
…à la volée…sur le moment…en passant… (sans papier et saisi sur le portable)
…deux regards se croisent…
…ils ne se disent plus rien…
…deux amants se scrutent…
…la chair décharnée…
des couteaux volent au-dessus de nos têtes se mêlent à la pluie la lumière apparaît
plus sombre à la lumière plus fastidieuse à la lumière plus belle à la lumière
plus beau que le vide ce n’est pas l’ombre ni le regard avec la lumière donnée
plus beau que le vide il y a l’amour compliment de la lumière et délicieux
serein et délicieux………….. la chair………….décharnée…………..
d e u x a m a n t s s e r e g a r d e n t
ne se disent plus rien
la lumière est là
Luis Miguel Sanmartín (Alicante, Espagne, 1967) a étudié au Collège San Agustín et au lycée Miguel Hernández de sa ville natale.
Il s’installe ensuite à Valence pour mener des études de Psychologie et c’est là qu’il entre en contact avec les milieux littéraires de l’époque. Depuis lors, lire et écrire de la poésie est une recherche personnelle constante, une investigation des possibilités du langage, un élan vital.
Après un long parcours d’apprentissage autodidacte, d’écriture dormant dans un tiroir, il se lance dans l’aventure du monde de l’édition et publie son premier recueil de poèmes, …Y ahora somos tres (Poesía eres tú, 2018), un livre recommandé par l’Asociación de Editores de Poesía (AEP).
L’année suivante, il publie Trece (Olé Libros, 2019) et Art Nouveau (Ediciones Llanura, Colección Erato, 2019). L’automne 2020 a vu la publication de ses dernières créations poétiques, Frost (Abismos del Suroeste) et de l’anthologie annotée et illustrée Impostor.