Ici, le parfum des colosses s’étend sur des zones éteintes, ce qu’ils furent,
ce qu’ils sont chacun, désormais :
une constellation d’incohérences et un pantin en balance.
Sous un manteau d’excuses et de paresses, ce singe sans poils et sans public tangue
de secondes en souvenirs, meurtri dans une toile de dignités.
Il parle avec ses regrets, joue avec hier, pourchasse cet étrange souvenir,
qui sur chaque ombre forge un sourire.
« Je griffe le temps, parle pour parader cette invaincue des réalités, ma peur: sa
légèreté !»
Sous ces colères en suspens s’opère la violence secrète d’un jeu de mémoires
et de solitudes, de pensées parallèles qui se rejoignent en un mot.
Et ce mot est un mystère.
« Des larmes comme des rasoirs, des émotions archivées,
Mille volts de rage qui fondent sur ta bouche.
Quelque part, une araignée se promène sur un collier de souvenirs…»
Il n’y a plus de deuils ordinaires, d’adieux intègres, ou de lâches espoirs.
« un secret, tout simple, est déposé sur de l’or plaqué,
à l’abri des coups de cœur calculés.»
Seul subsiste ce mystère, l’absence.
T.E.