Téléphone
mes lianes
se balancent
le python
domine le ravin
la béance la terre
fendue
le cœur désaccordé
la flûte joue
turlutu turlutu
personne ne répond
l’air fuit le tube siffle
turlu tût tût
la mélodie l’absence
Pour rien
parfois j’envoie
des sms
des pierres
dans le vide
parfois j’appelle
je décroche
comme un avion
personne ne répond
injoignables
insaisissables
indéfini
inexistant
Le cours des choses
bateaux sur l’eau
ce jour-ci les amis
s’en vont
coule rivière coule
sables du cœur
les yeux sourdent les yeux
le temps s’en va
le long des joues
morceaux entiers
incisés emportés
coule rivière coule
jamais courant
ne se retourne
courant jamais
excuse-moi pardon
aux bras ouverts
qui attendent là
puis c’est la nuit
puis c’est la mer
poussent les vagues
gonflent les voiles
au phare désert
il fait sommeil
coule rivière coule
seul désormais
l’île est déserte