Poèmes de Yukón – versos mestizos Ed. Mahalta 2022
Traduction par Miguel Angel Real
PHANTASMAGORIA
y misteriosamente amaneciendo
aquí ante el mudo finisterre de la puerta
desembarco en la tormenta de los memes
un pulpo con mil cabezas cabalga el aire
impotente
asisto al espectáculo del cielo : « le llamaron primavera »
-como en los westerns–
quizás pasen siglos o edades -o una nueva Prehistoria- tal vez
para reconocer el gesto
la rigidez de la jaula_el paraíso zombie a ras de tierra
todavía no alcanza mayo
y sin embargo asisto -como digo-
a esta manifestación del universo en miniatura
en este « mes de nacimientos »
tan furiosamente árbol / cereza / grito
_explosión de mariposas
desde la virtualidad de una ventana -fuera del orbe-
_por streaming
con un aire sin-sin-sin cero-cero :: sin ojos
sin bocas sin oídos
sobre un planeta de esfinges
oh fantasmagórica visión
cómo te atreves sin mi pasos :: sin mi piel
sin mis brazos que te turben
qué clase de tiempos nos molturan
la lucidez es fría
PHANTASMAGORIA
et mystérieusement l’aube
ici devant le finistère muet de la porte
je débarque dans la tempête des mèmes
une pieuvre aux mille têtes chevauche l’air
impuissante
j’assiste au spectacle du ciel : « on l’appelle printemps ».
-comme dans les westerns–
peut-être faudra-t-il des siècles ou des âges – ou une nouvelle Préhistoire [-peut-être
pour reconnaître le geste
la rigidité de la cage_ le paradis zombie à ras de terre
le mois de mai n’est pas encore arrivé
et pourtant j’assiste -comme je le dis-
à cette manifestation de l’univers en miniature
en ce « mois des naissances »
si furieusement arbre / cerise / cri
_explosion de papillons
depuis la virtualité d’une fenêtre -à l’extérieur de l’orbe
en streaming
d’un air sans-sans-sans zéro-zéro :: sans yeux
sans bouche sans oreilles
sur une planète de sphinx
oh vision fantasmagorique
comment oses-tu sans mes pas :: sans ma peau
sans mes bras pour te déranger
quelle genre d’époque nous broie
la lucidité est froide
***
PRIMAVERA SONGS
el dominio de la luz apenas marzo
evitar decir lo obvio :
-incandescente-floración
-renacimiento
-vida
y sin embargo
-ahí-
donde se talaron los bosques
amapolas en llamaradas
brezos pulpa de mariposas
por la cintura
imperceptible mi mano
-desde la diminuta bellota / hasta el árbol más viejo
dirige las estaciones
y no hay montañas que consigan frenarme
he prohibido la muerte
y con la simplicidad del lenguaje
despliego gris y blanco
sobre los arrecifes
sutil_
_el plumaje de mi cuerpo
y el átomo estalla en mi ojo
y me apareo en el aire_
_infinitamente
-entre dos calles de nubes
temblando
PRINTEMPS SONGS
le domaine de la lumière mars à peine
éviter d’énoncer des évidences :
– incandescente-floraison
-renaissance
-vie
et pourtant
-là-
là où les forêts ont été abattues
coquelicots en flammes
bruyères pulpe de papillons
par la taille
imperceptible ma main
-du plus petit gland / au plus vieil arbre
dirige les saisons
et aucune montagne ne peut me retenir
j’ai interdit la mort
et avec la simplicité du langage
je déploie le gris et le blanc
sur les récifs
subtil_
_le plumage de mon corps
et l’atome éclate dans mon œil
et je m’accouple dans l’air_
_à l’infini
-entre deux rues de nuages
en tremblant
***
Marga Mayordomo.
Poète madrilène, diplômée en Anthropologie Américaine. Elle a travaillé au sein du service de santé publique de Madrid. Elle travaille dans les médias numériques et a été membre du collectif de poésie ConVersos. Elle fait actuellement partie de l’association de femmes poètes Genialogías.
Elle a publié des articles et des critiques littéraires dans les magazines ConVersos, Mis Repoelas et Revista Almiar-Margen cero.
Ses poèmes ont également été publiés dans différentes anthologies (Manos a la obra, Libertad tras las rejas, Depaso, Voces del extremo, En legítima defensa, Poesía para Náufragos, India Velada et Ciudad Fonollosa), ainsi que dans d’autres supports physiques et numériques tels que Fonoteca de poesía, La hoja azul en blanco, Mis Repoelas, Adiós cultural, ConVersos et Carruaje de pájaros.
Elle a obtenu deux deuxièmes prix Zenda de poésie sur Instagram en 2020 et 2021, et le prix Enrique Pleguezuelo de Córdoba en 2022.
Parmi ses publications figurent la plaquette Con los huesos al aire , ainsi que les recueils de poèmes Dedos de Martini-Dry (prix Joaquín Benito de Lucas, 2013), Pájaros tattoo (Cuadernos del Laberinto, 2018), et Yukón / versos mestizos (Mahalta Ediciones, 2022).