HORIZONS – Variations sur un thème

La charge de patience de l’horizon…

La charge de patience de l’horizon est directement proportionnelle au temps que l’on tarde à se défaire des forêts, des murs et des dogmes; il s’agit, en réalité, d’un labyrinthe qui n’est nullement sophistiqué et qui pourtant aurait mérité que Borges lui-même lui consacre un récit. Un dédale sans aucune limite, sans contraintes, dans lequel nos pensées atteignent avec une grande facilité leur point de sublimation, passant de l’état d’espoir à celui de chimère et inversement à des multiples reprises, en à peine une fraction de seconde.

                                                                                                Miguel Angel Real

 

 

Obsession d’un ailleurs…

Obsession d’un ailleurs qui nous ronge
A l’orée du couchant
L’œil dérive à la limite du visible
Dans l’indéfini des cimes
Où flotte le vague souvenir
Des amours d’Ouranos et de Gaïa
Lointains que défient les voyageurs
Frontière que narguent les nomades
Promesse de nouveau au-delà du plus loin
Éternel retour vers l’en-demain
Courbures des montagnes dans les brisées de lune
Rivages des forêts embrumées du matin
Mirages des déserts sur la mer du soleil
Ruban noir du grand large
Et l’azur océan arqué comme un navire
Labyrinthes qui se jouent du temps
Point de fuite que déjoue l’espace
Là-bas où tous les oiseaux blancs
S’éparpillent dans le cosmos

Pour échapper à ton sortilège
Il suffit de fermer les yeux
De céder à l’enivrant vertige
De l’autre infini
Qui nous aspire
Le vortex du songe

Qui nous inspire
Les confins du poème

                                                                                        Jean-Jacques Brouard