Une ivresse du désir ressurgi
La nuit de la douceur
Les yeux bleus de l’oubliée
Mais murie, plus belle encore…
Le passé éprouve l’avenir
La nuit diffuse sa clarté
Dans les souterrains obscurs du songe
Une caresse de l’esprit
Le temps enfin s’éprouve
Le poète est libéré de ses astreintes
La mort peut venir
Il a les mains libres
Entends les gouttes heurter
Les pierres de la maison
Ecoute la mer flirter
Sens les caresses de la saison
Le silence enivre les sens
On perçoit bien l’éternité
L’obscur néant est le chaudron
L’inanimé devient vivant
La mélopée de l’infini
Plonge le cœur dans l’eau primale
Vol des pensées dans le flot bleu
Qui monte des abysses du rêve
Pulsation des grands trous
Où la matière nous inonde
Ecartelés contre nous-mêmes
L’intuition vive de la lumière
La peau se tend comme un désert
Répand son grain sur l’autre corps
Tout saupoudré de son plaisir
Sable je te veux encore
Venez amis vider vos coupes
A la fontaine des grands vins
Eprouvez la vie qui s’en va
Et qui sans cesse reviendra
Soudain l’étoile en un cristal
Et l’étincelle des ténèbres
Volupté des vieux mystères
Sage beauté de l’univers
Y.M. d’Harschmüll , Transes bleues