Le soir à l’air libre
la nuit s’installe pas à pas
là-bas le phare donne deux éclats toutes les huit secondes
Il est l’heure de comprendre
faire semblant de vivre
fragile comme le givre
qui parsème le pare-brise de ma voiture
volutes blanches dessinent des figures abstraites
La mort est au tournant
au volant foncer, trouer l’obscurité
La mort qui arrive d’un simple coup de fil
je suis vivante
Quand l’heure est venue il faut s’y faire
Un fer à repasser la vie. Laisser le linge plissé
les rires et les pleurs. On meurt toujours par hasard
les boulons de la tour en fer se dérobent
et foutent le camp en robe de champs
Pelure de frissons qui hérisse les poils
Le fil tendu du funambule
s’en va à la pèche aux nuages
Une mule et son maître entêté
saluent la Joconde à l’Elysée
————-
Tes chants métalliques,
Qu’ils soient en italique ou en gras
sont soulignés de sel atlantique
celui des plages abandonnées de tes désirs
allongée sur le sable fin
Ta muse t’attend dans des draps d’embruns
Un plaisir frôle ma plume affûtée
aux nuits abandonnées drôles et élastiques
défaire les draps d’insolence aux vagues d’airain
magique instant d’insomnie
où tout est permis
Tout est possible
———-
Demain j’irai en bord de mer
la regarder dans les yeux
l’océan a des yeux bridés qui brillent au soleil
mes pas juste à sa limite
Je laisserai mon continent par derrière moi
marée basse ; Marée haute
je marcherai sur l’estran
J’allumerai mes idées pour y voir clair
et cheminer de rives en rêves
Les forces errantes ont plantée le décor
Je vois l’écume surgir sur mes souliers
Il pleut ; Il bruine
Il peut bien ça le temps
et tant pis pour mes pieds mouillés
———
Murielle VANDERPLANCKE. Membre de la Maison de la Poésie à Quimperlé où elle habite. Bénévole au festival Sémaphore. C’est aussi aux éditions « Sémaphore » que son recueil « Sous le coup de l’éphémère » est paru en mars 2020. Elle passe son temps entre la photo et l’écriture. Elle apprécie Tristan Tzara, Boris Vian. Jacques Prévert, Blaise Cendrars et Léo Ferré qui ont influencé son écriture.