Traductions « valenciano » français – 5/11 – Ramon Guillem

Traduction par Beatriz Marrodán Verdeguer et Miguel Angel Real

Ramon Guillem (1958)

Un silenci

Hi ha una part de mi que no és meua
com hi ha un vers trencat que no em pertany,
un ritme que no acobla, una síl·laba
que sempre és misteri.
Un cor
que les llunes amaguen, una mirada ignota
que l’espill no sap retornar-me, un sol debolit.
Un viarany que
els meus peus destrossa,
un rai que en rierol s’embarranca,
aquest udol que els llops reconeixen.
Un silenci.

Un silence

Il y a une partie de moi qui n’est pas à moi.
comme il y a un vers brisé qui ne m’appartient pas,
un rythme qui ne convient pas, une syllabe
qui est toujours un mystère.
                                                      Un cœur
que les lunes cachent, un regard inconnu
que le miroir ne sait pas me rendre, un soleil détruit.
                             Un sentier qui
détruit mes pieds,
un radeau qui s’échoue dans un cours d’eau,
ce hurlement que les loups reconnaissent.
                              Un silence.