Yan Kouton

Maeterlinck City

I

C’est une armature
Une ville tendue

Ses peines enterrées

Un horizon
Qui embrasse
Toute chose

Le malheur
Ordinaire

Noyé dans
L’attraction

La mesure
Des distances et
Des transformations

Ce n’est qu’une
Forme accidentelle

Un royaume
Des cieux

La profondeur
Des corps

 

***

II

On sait
Que l’on se
Perd sur
Les champs
De Carnage

Là où s’exerce
Tant de ravages

Tous ces mots
Que l’on retient
Pour qu’ils ne
Meurent pas

Dans le feulement
De l’avenir

Ces croisements
Impossibles
À vaincre

Comme si
L’on se perdait

Dans ce qui
Résiste à notre
Temps imparti

Ces visions
Indestructibles

Dans l’esthétique
De leur silence

 

***

III

Des mouvements graves

Qui veillent encore

Sous la lampe
D’un bureau
Plongé dans la nuit

Alors que
Le cœur se
Déchire

Que la ville
Se brise
Sur des cris
Inutiles

Que l’on s’approche
De l’autre rive

De son allure
À cette heure
De corps
Immobile

Avant d’être pris
De convulsions

Fuite en avant
Passagère

Où se trouve
Pourtant la
Mort

 

***

IV

Encore près de la mer

À se glisser dans
Le mouvement
Incertain d’une cité

Toujours sur
Le point de tomber

De succomber
Aux descentes

Où l’on se
Désole souvent
De ses propres
Failles

Avant de voir
Même dans l’obscurité
La forme d’une étrave

Ou celui d’un corps
Qui ne peut être
Que le tien

 

***

V

Il est préférable
De rester à la porte
De ce lieu et
De ces tombes
Symboliques

Montrant ce
Qu’il ne faut pas

Le vent murmure
Et le vide ancien

Alors que partout se
Lèvent de nouvelles scènes
Et de nouveaux liens

Le royaume
De l’avenir

Où les désirs
Et les corps
Prennent vie

L’édifice
D’un univers
Presque interdit

Tout ce qui s’éloigne
Ou s’exile revient
Dans ce décor
De bétons chantés
Et de sons cristallins