Le bain

Tu parcours ma peau sur des éponges langoureuses

Mon dos de bambou, mes épaules enduites de lichen

Me brûlent et tu râpes chaque brin de racine

Accrochée à mes cheveux comme dans une greffe naissante.

Dans les confins de la baignoire l’eau se rebelle

Orpheline de ports, angoissée dans la mousse

Qui comme un cancer invertébré me scie les genoux.

Tu ris, pitoyable impitoyable, et tu prétends flotter.

La quille des bruits se fracasse contre notre solitude.

Miguel Angel Real