Poèmes de El óxido de la luz, Lastura, 2024
Traduction par Miguel Ángel Real
POEMA DE AMANECIDA
Tirita el monte,
crepitan las ascuas del roce.
Se emborrachan los hilos de la lumbre,
llaman en lugar de llorar.
Construyen lápidas de cobre,
puertas de brea,
zapatos con las esquirlas del aire que respiran.
Al amanecer,
la reconstrucción de las sombras
mostrará los senderos
del último viaje.
La luz, el vuelo,
la verticalidad del páramo,
el grito de las cornejas,
el aroma de las sienes.
Todo recuerda
al ansia de seguir unos pasos.
POÈME DE L’AUBE
La montagne frissonne,
les braises de la friction crépitent.
Les brins du feu s’enivrent,
ils appellent au lieu de pleurer.
On construit des pierres tombales en cuivre,
des portes en poix,
des chaussures avec les éclats de l’air qu’on respire.
A l’aube,
la reconstruction des ombres
montrera les sentiers
du dernier voyage.
La lumière, l’envol,
la verticalité de la lande,
le cri des corneilles,
le parfum des tempes.
Tout nous rappelle
l’envie de suivre les traces.
***
HUIDA
El hielo de la calzada
resbala
hacia los abismos que franquean el camino.
Falla la luz,
ceguera,
ver a través del murciélago que acompaña.
¿Por qué huir?
Si los ábacos nunca llegarán a contar hasta cien.
iSilenciadnos!
Los cuervos hablarán por todos nosotros.
El paisaje a la siniestra
es más tentador,
ofrece los opúsculos de la memoria.
Las ruinas
irradian un sol de medianoche,
la senda es clara,
el destino, no tanto.
FUITE
La glace sur la chaussée
glisse
vers les abîmes qui bordent le chemin.
La lumière faiblit,
cécité,
voir à travers la chauve-souris qui l’accompagne.
Pourquoi fuir ?
Si les bouliers ne compteront jamais jusqu’à cent.
Faites-nous taire !
Les corbeaux parleront pour nous tous.
Le paysage à gauche
est plus tentant,
il offre les opuscules de la mémoire.
Les ruines
rayonnent d’un soleil de minuit,
le chemin est clair,
la destination, un peu moins.
***
SEPARACION
Ella dijo: «no vuelvas más».
Los rastrojos ardieron de indeterminación,
el cielo quiso cribar el cieno de los ojos.
El dijo: «quédate conmigo».
Tras las formas de los montes
otros caminos se dibujaban.
En la tolva quedaron las dudas más pertinaces.
Purificados de ausencias
alcanzan a ver el sentido del vuelo de los vencejos.
Todo es verbo en las señales del ocaso,
todo queda expuesto al amparo de la mentira.
En el desconocimiento
está la causa de la materia.
SÉPARATION
Elle avait dit : « Ne reviens plus ».
Le chaume brûla par indétermination,
le ciel voulut tamiser la vase des yeux.
Il avait dit : « reste avec moi ».
Derrière les formes des montagnes
d’autres chemins se dessinaient.
Les doutes les plus tenaces restèrent dans la trémie.
Purifiés des absences
ils parviennent à voir le sens du vol des martinets.
Tout est verbe dans les signes du couchant,
tout est exposé sous le couvert du mensonge.
Dans l’ignorance
se trouve la cause de la matière.
**
Pablo Antonio García Malmierca (Zamora, Espagne, 1972). Diplômé en Philologie Hispanique, il travaille comme professeur dans des lycées publics de la région de Castilla y León. Membre du Seminario Permanente Claudio Rodríguez de Zamora. Il a publié les recueils de poésie dD (Piediciones, 2016), No comas mi corazón (Piediciones 2017), La voz estremecida (Eolas , 2019), El tacto estremecido (Eolas, 2021) et Las estremecidas (Eolas, 2023). Il a été publié dans de nombreuses anthologies, blogs et revues en ligne. En tant que narrateur, il a publié Católogo de terrores domésticos (Piediciones, 2017) et il a préparé l’anthologie Valladolid. Voces de vanguardia (Piediciones, 2016). Il collabore en tant que chroniqueur littéraire dans la revue en ligne Culturamas.
Photographie: Carmen Borrego