LA NUIT
les bougies éclairent les oripeaux de la sphère le stupre exalte les parfums délétères c’est la nuit grande nuit où s’offrent les corps les arbres maudits où s’écrasent les joncs du paraître c’est la nuit longue nuit que blasphèment les vents et les êtres longtemps j’attends leur départ vibre l’ivraie aspire les espoirs au loin encore les gyrophares et puis plus rien enfin elle m’appartient
le rythme du sang tamponne mes tempes l’hiver est fini dévorant les clampes sur l’albâtre et le nu tendu sous la lune vaste étincelle l’évidence se déploie et défie l’ingénu j’inscris des traits des obliques dans une langue intemporelle que le futur sertira héroïque à moi le choix des ombres et des reflets à moi l’exclusive relique
CÉLESTE
Aussi loin que le hasard les soirs
de débandade les astres diffusent
hagards leur jolie sérénade
un air une brise éphémère entre moi et
la voûte croise le fer avec les palmes
libres parmi toutes
Dans le néant de la sphère les sentinelles
funambules se parent de merveilles
plus belles encore dans la lutte
Attachés aux soleils les spasmes
des volutes volent en éclats de verre
trahissent les particules
Au passage des météores
le vide s’accélère dévisage l’abîme
fort de mon envie de lumière