De tout temps
les histoires sèches
finissent en poussière
oubliées
et les vagabonds
courent après le récit
des gouttes d’eau
dérobées
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Au talon pointe du sentier
l’escale du souffle
pousse la porte de la paresse
quand la pierre des temps
mélange lentement
le peu et l’essentiel
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j’écris des mots d’une syllabe
ils sont moins lourds à porter
l’accord des saisons
fait la liaison
alors même sans crayon
je les retiens.
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Le regard
la montagne le fertilise
quand la flotte des yeux
est au plus haut
il se redresse
relie le proche avec le lointain
il se penche
effeuille l’infime et le vaste
lieu de vacances
ou lieu d’exil
il est une corolle
où la terre s’est assise
attendant un mot
de l’horizon
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Le regard est un lieu
invitant chacun
à ne pas effacer ses origines
avant d’atteindre l’horizon
un original à serrer
entre les mains
sans limite de temps
dans la confiance des vents
bien plus haut
ou sur les rides de l’eau
des langues qui se parlent
au rebord des yeux
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Ses mains entrouvertes
à l’imprévu des brumes
l’aurore s’émeut
de deux syllabes
quittant la cime
après la nuit.
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L’équilibre des lumières
dessine à main levée
l’abri des souffles courts.
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