Cécile Ossant

De tout temps

les histoires sèches

finissent en poussière

oubliées

et les vagabonds

courent après le récit

des gouttes d’eau

dérobées

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Au talon pointe du sentier

l’escale du souffle

pousse la porte de la paresse

quand la pierre des temps

mélange lentement

le peu et l’essentiel

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j’écris des mots d’une syllabe

ils sont moins lourds à porter

l’accord des saisons

fait la liaison

alors même sans crayon

je les retiens.

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Le regard

la montagne le fertilise

quand la flotte des yeux

est au plus haut

il se redresse

relie le proche avec le lointain

il se penche

effeuille l’infime et le vaste

lieu de vacances

ou lieu d’exil

il est une corolle

où la terre s’est assise

attendant un mot

de l’horizon

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Le regard est un lieu

invitant chacun

à ne pas effacer ses origines

avant d’atteindre l’horizon

un original à serrer

entre les mains

sans limite de temps

dans la confiance des vents

bien plus haut

ou sur les rides de l’eau

des langues qui se parlent

au rebord des yeux

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Ses mains entrouvertes

à l’imprévu des brumes

l’aurore s’émeut

de deux syllabes

quittant la cime

après la nuit.

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L’équilibre des lumières

dessine à main levée

l’abri des souffles courts.

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