Inès Violette Ouhnia

L’Intrus

Son cœur ancré au creux de ma poitrine
Tambourine en sursauts, se crispe et crisse,
S’étale en soubresauts, déploie sa lice
En mon poitrail prostré qu’il assassine.
Une fois dardée sa bile mutine,
Assis ses vices, déployées ses rixes,
Actée ma paralysie thoracique,
L’Intrus lance l’assaut de mon échine.

Muscles ankylosés où il rumine,
Et toujours, chemine et mine, en coulisses,
M’envahit, parasite subreptice,
Puis se démène en guerres intestines
Laissant Tout
Sclérosé
Névrosé
Nécrosé

Cendres

Tu es passé
Comme une traînée de poudre
Tu es passé comme elle, tu es passé comme lui
Comme une traînée de cendres
Que le vent a ôtée de la plage noire
Vous êtes passés comme eux
Vifs et brûlants d’abord
Puis froids comme la cendre
Tes cendres, les siennes et les leurs
Se sont envolées depuis longtemps déjà
Je ne perçois
Que le souvenir de leurs nuées
L’image disparue de leurs envolées
Pourtant
La cendre voltige autour de moi
Dense
Comme braise
Vos cendres brûlent mes pas.

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L‘autrice se présente

Poétesse, photographe et expérimentatrice âgée de trente ans, j’ai grandi en Occitanie avant de m’installer en Bretagne. Les arts font partie de mon quotidien depuis mon adolescence. D’abord passionnée de poésie, j’ai passé mes années de collège et de lycée à versifier journellement dans un petit carnet noir, trouvant dans cette activité un moyen d’extérioriser mes émotions, de matérialiser mes fantaisies, d’outrepasser ma timidité par la confidence et de transcender mon quotidien par l’imagination.
Au lycée, je découvre l’art de la photographie, qui me dépayse et m’enchante ; c’est ainsi que j’acquiers mon premier appareil photo et me lance à la découverte de ce nouvel art qui devient dès lors prédominant dans ma pratique artistique.