JAVIER RODRIGUEZ DEL BARRIO
Poèmes extraits de “Manía de la duda”
Traduction par Miguel Ángel Real
Flores por toda la casa,
como única distracción
para estudiar de nuevo
los libros que no traen un empleo
pero obligan a levantar la cabeza
y aproximarse -espero-
al hecho de crear,
distribuido entre la cocina, el salón
o el dormitorio.
O detenerse a escuchar música
tan solo, tan todo.
Pararme y pensar el
amor; volver a leer.
Las plantas de interior
no necesitan luz directa,
y hay un idioma por aprender
si decido marcharme.
Des fleurs dans toute la maison,
comme seule distraction
pour étudier à nouveau
les livres qui n’apportent pas un métier
mais vous obligent à lever la tête
et à aborder – je l’espère –
le fait de créer,
réparti entre la cuisine, le salon
ou la chambre à coucher.
Ou s’arrêter et écouter de la musique
si seul, si complet.
M’arrêter et penser
à l’amour; retourner à la lecture.
Les plantes d’intérieur
n’ont pas besoin de lumière directe,
et il y a une langue à apprendre
si je décide de partir.
***
A Manuel López Azorín
¿A qué casa he de dirigirme
para hallar el verso desnudo
-sin tiempo-
y que la totalidad de sus palabras
impida cualquier referencia?
No quiero traer hasta aquí
ninguna ciudad, amor o pérdida;
busco el silencio blanquecino
que resbala debajo de las puertas cerradas,
y pone a salvo el espacio callado
que compartimos como especie.
Una hendidura,
apenas reconocible,
que tras su lectura,
desaparezca.
Vers quelle maison dois-je aller
pour trouver le vers nu ?
-sans temps-
et que l’ensemble de ses paroles
empêche toute référence ?
Je ne veux pas apporter jusqu’ici
aucune ville, aucun amour, aucune perte ;
je cherche le silence blanchâtre
qui se glisse sous les portes fermées,
et met à l’abri l’espace silencieux
que nous partageons en tant qu’espèce.
Une entaille,
à peine reconnaissable,
qui après sa lecture,
disparaîtra.
***
Las horas en la cocina
duran más que en el resto de la casa.
Cada golpe de aguja
pesa más que un segundo;
suena igual pero transcurre más tiempo.
No es casualidad que el reloj
tenga allí
el mayor tamaño
de todos los repartidos por las salas,
ni que coincida
con el hecho de pensarte.
Les heures dans la cuisine
durent plus que dans le reste de la maison.
Chaque coup d’aiguille
pèse plus qu’une seconde;
il a le même son mais plus de temps s’écoule.
Ce n’est pas un hasard si on y trouve l’horloge
la plus grande
parmi toutes celles disséminées dans les pièces,
si cela coïncide
avec le fait de penser à toi.
Javier Rodríguez del Barrio (Madrid, 1974), journaliste, a publié des poèmes dans des revues comme Aquarellen Revista Literaria (Chili), Tinta en la Medianoche (Ediciones Vitrubio, Espagne) et Álora, la bien cercada (Espagne).
Il participe fréquemment à des lectures de poésie à Madrid et il étudie l’oeuvre de Fernando Pessoa.
Son recueil “Manía de la duda” sera publié cette année dans la Colección Monosabio.